photo perso - causse de Sauveterre - Lozère
- Photographies personnelles des régions de la Margeride à l'Aubrac et surtout les grands plateaux calcaires qui font suite ( et fin ) aux grands Causses -
dimanche 20 juillet 2025
Il est l'heure de rentrer, et je sais que tu m'attends - ( RC )
photo perso - causse de Sauveterre - Lozère
à l'heure de rentrer
lundi 14 juillet 2025
le pays d'entre les monts - ( RC )
m'attend de ses falaises
alternance de blés ondoyants
et de bois sombres
la vague verte de ses épis
répond à celle du vent:
le jardin du jour
patiente sous un ciel changeant
la lumière filtre entre les nuages
pour illuminer une colline
ou la plonger dans l'ombre
immédiatement contredite
par la suivante et les chemins
qui se perdent entre rocailles
herbes folles et pins sylvestres
arceaux d'ombre
où l'on entend,
mais jamais très loin
dans la vallée
l'éventail des clochettes...
Une brise animale
parallèle au mouvement des brebis
fréquentant les drailles
pour se retrouver bientôt
vendredi 27 juin 2025
la récompense du marcheur - ( RC )
On peut marcher longtemps
sans rencontrer personne,
aboutir dans une ferme à la toiture effondrée
où des carcasses de véhicules vétustes
sont exposées ...comme au musée,
un jeune pin voisinant leur rouille.
Les troupeaux de brebis ne viennent plus
faire résonner la steppe de leurs sonnailles,
le silence s'est refermé , main invisible
dans les champs hors d'âge,
où personne ne vient plus
faire obstacle à l'avancée des pins.
Pourtant, en suivant un chemin
au parcours incertain,
de loin en loin, jurant sur la grisaille
un vert insolent
dans la cuvette soyeuse d'une doline,
contraste avec les pentes sauvages.
C'est la récompense du marcheur.
Le causse réserve des surprises
dans le moutonnement de ses collines
Tout n'est pas retourné à l'abandon
au seul profit des vallées touristiques
séparées d'elles par ses falaises verticales...
mardi 24 juin 2025
jeudi 6 mars 2025
alors, que pèsent les pierres de la chapelle ? - ( RC )
photo Jérôme Pignol
-
Le ciel a vaincu
la chapelle de pierre
il ne reste de l'ouverture
que la fenêtre étroite
à l'aspect de meurtrière
mais le mur a disparu.
Une brèche sur l'azur
où les prières s'égarent
dans le passé.
Le causse reste le même
indifférent aux guerres
et aux efforts
des bâtisseurs
où rêves et illusions se séparent.
C'est comme dans un poème
qui tendrait vers l'épure
emportée au premier coup de vent:
c'est que la nature
a pour elle tout son temps
Le poids des ans
courbe davantage
celui des nuages
voguant dans le ciel...
Alors, que pèsent
les pierres de la chapelle ?
dimanche 2 mars 2025
Où trouver encore du bleu si le ciel nous abandonne ? - ( RC )
photographe non identifié -
Où trouver encore du bleu
si le ciel nous abandonne ?
-
Faire l'ascension des collines,
quitter les plaines
pour les pentes de basalte
et de granite,
où une mer de pierres
surgit au détour du chemin.
-
La plateau de l'Aubrac
est celle du vent
et de la solitude.
Un peu de neige y est restée
malgré une douceur inhabituelle
en ces mois d'hiver.
-
Au lointain, les monts du Cantal
surgissent à l'horizon,
attirant les regards
étincelants de leur blanc.
-
On ne trouve ses repères
qu'avec une croix solitaire
des bouquets de pins épars,
quelques burons
sur les promontoires
aux toits montant du sol.
-
Nous sommes sur le côté ombre
et l'ocre de la pierre
laisse la place au bleu
qui s'empare aussitôt
des empreintes de nos pas...
mardi 17 décembre 2024
Cascade du Déroc - ( RC )
La lumière précède
le parcours vertical
de l'eau lente, hésitante.
Elle serpente, paresseuse,
entre les herbes humbles
du plateau d'Aubrac.
C'est la fin du basalte
au bout du champ,
là où l'horizon se rompt,
infidèle à sa ligne.
Le ruisseau n'a plus d'appui,
chute vertigineuse,
à l'aplomb de la falaise:
la cascade de Déroc
n'hésite plus
sur le chemin à prendre,
éclaboussant les blocs géométriques
de ses embruns
les bousculant,
puis. reprend son cours paisible,
elle court, plus bas
rejoindre d’autres eaux
dans d'autres prairies,
toujours en train de renaître
grossissante,
pour se perdre enfin
dans les yeux sombres
d'un lac qui reflète
l'assemblée obscure des pins
barrant une partie du jour...
( écrit en ricochet aux mots de Marilyse Leroux "rejoindre
d’autres eaux" )
vendredi 13 décembre 2024
L'hiver du sortilège - ( RC )
Là où les arbres se penchent,
c'est l'hiver du sortilège.
Tout s'efface sous une couverture blanche
qui recouvre tout, silencieusement
entre Sauveterre et Méjean,
vêtus de leur manteau de neige...
dimanche 24 novembre 2024
Du voyage des nuages - ( RC )
Poussés par les vents sont les nuages
qu'ils peuvent parfois dialoguer avec les anges
ils prennent les formes les plus diverses:
en choux-fleurs, dorés sur leurs franges
ils passent et repassent , ombrent le paysage
leur ventre lourd d'averses.
J'en ai vu de plus solitaires
dédaigner les orages
coiffer des montagnes de chapeaux blancs
s'y lover un temps
avant de poursuivre leur voyage
tout autour de la terre...
Profitant d'un espace entre eux,
les douces collines jouissent de la lumière
une lumière provisoire venue des cieux
pendant que se déplacent les ombres
qui franchissent les ravins sans encombre:
les nuages à l'empreinte légère
au déplacement lent
poursuivent leur route sur le Sauveterre
après la faille du Tarn, sur le Méjean:
on devinera à leur mouvement
la direction du vent:
plus denses à présent,
ils se sont mis au gris
...plutôt qu'au vert
chargés d'une fine pluie
qui grossit ruisseaux et rivières
le causse l'attendait avec impatience
comme les troupeaux de brebis.
Quand j'ai pris la photographie,
j'en ai saisi toutes les nuances
avant de me mettre à l'abri
sous une cazelle...
C'est alors que s'est formé l'arc-en-ciel...
RC
mercredi 30 octobre 2024
les pierres et leur visage -
Toutes les pierres et leur visage,
le secret enfermé dans la matière
statues figées de calcaire,
plateaux basculés de vent
abîmes et pas de géants…
la montagne encore m’attend
….sa façade altière
où ne s’ouvrent les portes
qu’avec la force tellurique
moi qui ne connais pas encore
la formule magique.
Le dédale des grottes
ne se résume pas à un « Sésame ».
Il s’agrandit sous nous pieds
La lumière s’y enterre
dans les galeries de l’âme.
Quelques animaux hantent
les parois verticales
traces humaines, mains négatives,
ocres et charbonneuses
on y entre comme par effraction.
Les pas portés avec précaution
comme dans un sanctuaire
entre colonnes et draperies:
tout un univers caché
profondément sous terre
où les dieux sont pétrifiés…
cf Ada Mondès — https://www.terreaciel.net/Ada-Mondes
Là où les Hommes oublient d’aller
les montagnes sont criblées de fleurs et de trous de serrures
orbites creuses des géants
bouche de la fée pétrifiée dans le sel
des enfants d’argile
des galeries pour l’âme
Si je marche là-bas
ma clé imaginaire ouvre toutes les portes
les sanctuaires dans la roche
La poésie toujours a sa demeure dans le ventre des montagnes
là où toutes les pierres ont un visage
vendredi 4 octobre 2024
Modeste contribution à l'architecture - ( RC )
photo perso - Pailhers de Bramonas... le puits ( commune de Balsièges Lozère )
Un défi
en pierres sèches,
après l'assise, les fondations
le sable le ciment
les brouettes oscillant,
tu penses ... mur
et il s'élève
lentement
obtus de pierres
lourd puzzle
où on aligne
même les informes
calant les interstices
question d'équilibre
future forteresse
peut-être
jusqu'à occulter le jour
sauf à prévoir
l'accueil de la lumière
linteaux ouvertures
archère, meurtrière
insérer les gonds
fenêtre future
finition, joints
modillon, écoinçon
modeste contribution
à l'architecture
mardi 24 septembre 2024
dans un temps suspendu, indéfini - ( RC )
Les plaies du sol saignent de leurs veines:
des précipices, des abîmes
des roches qui les surplombent
de gardiens du temps,
inamovibles.
Les vautours s’en font refuge
surveillent les vallées profondes,
les minces filets d’eau
brillant comme argent.
Tout cela se passe de paroles,
qui de toute façon,
ne trouveraient pas d’écho
aux extrémités opposées des causses,
désaccords de nue solitude.
Il n’y a que la neige
pour lui donner une unité:
l’un après l’autre, les reliefs en sont recouverts:
elle panse les blessures
même de façon provisoire:
chaque petit grain minuscule s’accrochant
à l’immobile, rejoint son semblable
pour étendre sa lingerie immaculée.
Cela sans le moindre bruit.
A l’orée du bleu, le ciel disparaît
derrière un rideau gris,
d’autant plus gris que le blanc
répercute dans son velours
la moindre lueur.
Il semble à portée de main
et la lumière est en sa demeure
celle des choses occupant tout l’espace,
trop grand sans doute pour nous,
car tout s’efface,
comme si plus rien ne subsistait
sous la surface unie,
vierge de toute présence,
dans un temps suspendu, indéfini.
mercredi 18 septembre 2024
le pas de l'âne nous arrive, de son rythme balancé - ( RC )
photos perso causse de Sauveterre septembre 2024
Le pas de l'âne, nous arrive
de son rythme balancé.
Toute une famille est venue nous rendre visite
bel échantillonnage de couleurs
sur l'herbe grise d'une fin d'été.
Ils sont venus en confiance, avec curiosité,
nous apportions un peu de variété
à leurs yeux doux de tendresse.
Le temps s'étend de tout son long.
Le causse se déroule, en écrans d'ombre ou de clarté,
selon la marche des nuages.
Terre de contrastes et de collines,
que la lumière caresse
ses changements jouent de leur écho,
sur la croupe des animaux,
leur paisible sagesse,
qui répond à la fuite des horizons,
poésie imagée qui s'étend tout autour
dans la solitude et l'horloge du temps
qui avance tout en silence.
samedi 10 août 2024
dans un temps suspendu, indéfini - ( RC )
photo Michel Séguret - " au bout du champ" ( causse Méjean )
Les plaies du sol saignent de leurs veines:
il y a des précipices, des abîmes
où les roches qui les surplombent
ont l'air de gardiens du temps,
inamovibles.
Les vautours s'en font refuge
et surveillent les vallées profondes,
les minces filets d'eau
brillant comme argent.
Tout cela se passe de paroles,
qui de toute façon,
ne trouveraient pas d'écho
aux extrémités opposées des causses,
désaccords de nue solitude.
Il n'y a que la neige
pour lui donner une unité:
l'un après l'autre, les reliefs en sont recouverts:
elle panse les blessures
même de façon provisoire:
chaque petit grain minuscule s'accrochant
à l'immobile, rejoint son semblable
pour étendre sa lingerie immaculée.
Cela sans le moindre bruit.
A l'orée du bleu, le ciel disparaît
derrière un rideau gris,
d'autant plus gris que le blanc
répercute dans son velours
la moindre lueur.
Il semble à portée de main
et la lumière est en sa demeure
celle des choses occupant tout l'espace,
trop grand sans doute pour nous,
car tout s'efface,
comme si plus rien ne subsistait
sous la surface unie,
vierge de toute présence,
dans un temps suspendu, indéfini.
mardi 30 avril 2024
le corps des collines a ce goût de pierres ( RC )
provenance photo entente interdépartementale des Causses et Cévennes
Le corps des collines
a ce goût de pierres,
émergeant de la terre :
un semis de calcaire
avec la sarriette et ses herbes brunes.
Sont oubliées les rives de la mer
pour les destinées du ciel.
Les abris des bergers
épars comme des îles
à peine émergées,
entourées de bouquets de thym.
On se réfugie dans les cazelles
pour s'abriter un temps
des ardeurs du soleil,
du souffle impétueux du vent.
On fait corps avec la nature,
on en oublie la pluie
pour surveiller le troupeau de brebis
et sa maigre pâture
avant de les raccompagner
en fin de journée
dans la bergerie
arcboutée sous un rocher...
-
mardi 26 mars 2024
Cardabelle - ( RC )
photo RC " cardabelle" en Sauveterre
Fleurs d'étoiles,
sont-elles, d'un azur pâle,
tombées du ciel ?
sur le moutonnement
fantasque du Méjean...
qu'indiquent elles ,
ces fleurs cardabelles
que l'on trouve dans les champs ?
- le changement du temps,
mieux que ne saurait promettre
le plus fidèle baromètre....
( un soleil changeant
posé à ras de terre,
si tu l'observes attentivement...
qui garde tout son piquant
en pays de Sauveterre )
RC
( fleurs d'étoiles fait référence aussi au blog du même nom ( lien )
Une chanson de lune ( RC )
Celui qui viendra,

montage RC – sur la « croix du Buffre » ( causse Mejean )
Celui qui viendra,
m’échangera des quartiers de lune,
contre les étendues sauvages
des steppes orientales, à traverser,
-comme les causses, pour un ultime voyage-.
Pourtant les doigts fins de ses rayons,
iront , de même, jeter leur dévolu
sur les montagnes enneigées.
( Je serai sans doute toujours un étranger
aux pays que je n’aurai pas connus.)
Mais quelle que soit ma position
le ballon lunaire viendra me dire sa chanson,
sauf dans les catacombes
et les grottes obscures
où les épaisseurs d’ombre
exercent leur censure
avec tant de certitude,
car je ne réside pas encore
dans le sombre décor
où d’autres ont leurs habitudes…
— et tant qu’à faire d’autres étapes de montage–

