- Photographies personnelles des régions de la Margeride à l'Aubrac et surtout les grands plateaux calcaires qui font suite ( et fin ) aux grands Causses -
vendredi 13 décembre 2024
dimanche 24 novembre 2024
Du voyage des nuages - ( RC )
Poussés par les vents sont les nuages
qu'ils peuvent parfois dialoguer avec les anges
ils prennent les formes les plus diverses:
en choux-fleurs, dorés sur leurs franges
ils passent et repassent , ombrent le paysage
leur ventre lourd d'averses.
J'en ai vu de plus solitaires
dédaigner les orages
coiffer des montagnes de chapeaux blancs
s'y lover un temps
avant de poursuivre leur voyage
tout autour de la terre...
Profitant d'un espace entre eux,
les douces collines jouissent de la lumière
une lumière provisoire venue des cieux
pendant que se déplacent les ombres
qui franchissent les ravins sans encombre:
les nuages à l'empreinte légère
au déplacement lent
poursuivent leur route sur le Sauveterre
après la faille du Tarn, sur le Méjean:
on devinera à leur mouvement
la direction du vent:
plus denses à présent,
ils se sont mis au gris
...plutôt qu'au vert
chargés d'une fine pluie
qui grossit ruisseaux et rivières
le causse l'attendait avec impatience
comme les troupeaux de brebis.
Quand j'ai pris la photographie,
j'en ai saisi toutes les nuances
avant de me mettre à l'abri
sous une cazelle...
C'est alors que s'est formé l'arc-en-ciel...
RC
lundi 6 novembre 2023
le découvert du jour en suspension- ( RC )
Le découvert du jour
s’imprime en suspension
au-dessus de la vallée.
On ne la voit pas,
on la devine à ses pentes.
Des pentes qui s’accélèrent
jusqu’à la faille profonde
où le mince ruban d’argent du Tarn
sinue dans un reste de soleil .
De l’autre côté, c’est le Méjean
qui se dore d’ocre,
élagué de ses lignes
pour offrir sa certitude
aux houles calcaires
qui, de loin,
ont toute l’apparence d’un désert,
car les bois y sont rares
et les routes s’y perdent.
Elles disparaissent derrière les collines,
qui, à tour de rôle
s’emparent de la lumière,
puis plongent dans l’ombre,
alors que celles placées derrière
appellent un autre fond,
se succèdent,
comme les croupes des chevaux,
de beige ou de blanc vêtus,
selon la saison.
Le découvert du jour
s’empare de la distance.
Les premiers plans
devancés par les herbes sèches
et parfois les roches
accrochent le regard,
points de repère du paysage
qui s’ouvre,
telle une main paisible
où rien ne vient troubler le silence…
mardi 20 juin 2017
Blés des causses - ( RC )
photos perso :causses Méjean & Sauveterre
Les petites sorcières de la nuit,
se cachent entre les pierres,
présentes et toujours immobiles ,
même dans la brume du jour.
En silhouettes inanimées ,
elles activent leurs ombres ,
endossant leur poids de silence.
Leur échappant , des vagues vert-jaune
ondulent au sol , caressées par le vent.
Les blés contredisent les gris austères .
Le causse a son discours
empreint de mystère
qu'on ne peut traduire,
avec des mots .
Mêmes les images
ne parlent que d'instants .
son étendue ne se cerne pas .
Comme l'ancienne mer qu'elle recouvre ,
il a quelque chose d'une houle
qui se prolonge aux horizons ,
avant de chuter brutalement
au plus profond des gorges.
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RC - juin 2017
samedi 22 octobre 2016
lumières d'automne sur le Méjean
lumières contrastées à partir du site dolomitique de Nîmes le Vieux
Des herbes de la colline, mises en valeur par un ciel plombé
Vagues végétale et ombres sur la "steppe"
Ci--dessous: même prise de vue, même cadrage, à quelques secondes d'intervalle, vers Hures-la Parade ( Drigas )
lundi 20 mai 2013
Feuilleter le recueil des causses ( RC )
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Des bouffées de lumière,
décrivent ,mieux que je ne ferais,
le recueil des causses.
Encore striés sous les neiges,
piquetés d'impatientes pousses, et de bruns.
A chaque détour, le savoir lire ,
du vent de l'ivresse,
épouse les accidents des collines,
chapeautées de bois sombres.
Le dialogue menu des eaux, serpentant dociles,
puis, rassemblées, mugissantes,
De chants clairs cascadeurs,
et résurgences vertes.
Le pied des pentes abruptes,
surplombées de témoins sévères, verticaux
Une route mince, s'essaie à contourner
ces vases de pierre,
Pour plonger dans une vallée étroite,
encore habitée par l'obscur,
Dispensée des lignes orgueilleuses,
des ponts de béton.
Et le silence matinal, n'est habité
que de spirales lentes
Des vautours, glissant sous des écharpes
blanches, effilochées ,portées par la brise.
Peu importe la route
Ses dévers et sa course,
Soumise au caprice de la rivière,
Ou lancée sur les plateaux.
La constance du roc
Ou le moelleux des terres.
Le paysage reste une porte
Feuilletant le passé calcaire
D'un océan, son souvenir
Enfui
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RC - 19 mai 2013
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Causse Méjean - restes de neige
Causse Méjean - restes de neige
Causse Méjean - restes de neige
Causse de Sauveterre, vers Montmirat
Vallée du Tarn au dessus de St Chély
Arbre illuminé entre rocs St Chély-du-Tarn
"couple": rochers ruiniformes vallée du Tarn ( non loin du hameau de la Croze- voir article précédent)
Sainte Enimie, Vallée du Tarn, résurgence de la Burle
Sainte Enimie, Vallée du Tarn
Causse de Sauveterre, environs de Champerboux |
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vendredi 20 août 2010
le monde existe
L'opposition n'est pas seulement dans les choses. Elle a passé dans les esprits. Le différend qui traverse le paysage et le dresse, en quelque sorte, contre lui-même, sépare le Caussenard de l'habitant des vallées. Ils sont partie prenante dans la lutte des contraires et le grand devenir.
Je partirai des Causses. C'est par là qu'on arrive avant de découvrir, béant, les gorges, lesquelles, par contre-coup, accusent la massive plénitude du plateau.
Le plus surprenant est encore que la vie ait pris pied sur ces esplanades élevées où elle s'obstine à braver l'aridité.
La sécheresse est sans remède sur ce socle poreux. L'eau du ciel le traverse et se perd. Partout, la roche claire affleure, pareille au pavement de quelque demeure bâtie jadis à une échelle énorme. On vient après, comme ces petits personnages, ces bergers d'Arcadie de la peinture classique qu'on voit se concerter, en chuchotant, au pied d'immenses ruines.
La terre, à peine ondée, n'offre ni protection ni replis. Ses rares concessions à la verticale, ce sont les gouffres ténébreux, les avens.
L'herbe rase, frissonnante, est celle des lieux où la vie, provisoirement, se tait, places fortes frontalières engourdies dans la paix, préaux des vacances rendus à la végétation poudreuse d'août grand-place dans l'attente des jours fastes et des bandes foraines. C'est ici le royaume du soleil, la cour où les vents se récréent, manœuvrent et tourbillonnent. On pense, par endroits sur le Méjean surtout, à quelque steppe des confins de l'Asie centrale, aux immensités où glisse, de loin en loin, la frise d'une caravane. De l'autre côté de l'abîme, sur le Sauveterre, les genévriers ont tenté l'incursion en ordre dispersé, en enfants perdus. Parfois, on hésite. Ce pourraient être, dans la brume du matin et, même, à midi, à travers le poudroiement des molécules de la lumière, les silhouettes arrêtées, circonspectes, d'errants sans bagages surpris sur ces glacis.
On voit mal parce qu'on voit loin, fort au-delà des distances auxquelles, ailleurs, on a accoutumé. On est sans repères, sans les maisons, les arbres à profil d'arbre, dressés sur un tronc, qui déploient un dais de branches avec, dessous, de l'ombre, un appui d'écorce douce où s'adosser. Le genévrier n'a pas de ces générosités qui sont l'apanage et la gloire du règne végétal. L'inclémence du sol ne le lui permet pas. Il garde ses distances, revêche, serré de pied en cap dans sa houppelande, sans expansion, sans interstice où puiser la fraîcheur, où trouver un abri. Il est, lorsqu'il y en a, l'expression congrue d'une terre à qui la terre manque, la figure chagrine de l'arbre lorsque, à bout de ressources, il se hérisse d'aiguilles et s'immobilise à l'écart, comme prêt à se retirer.
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On voit aussi, par lambeaux, le petit chêne tors, hirsute, et le pin noir d'Autriche, celui-ci engagé en masses, en ordre de bataille, comme son congénère maritime. Mais ce n'est pas une forêt qu'il forme, un univers habitable au plafond bas, cloisonné de verdures, palissé de troncs, où se réfugier quand le péril submerge la contrée. Le même principe d'opposition qui dresse le vide contre le plein, sépare l'eau de la roche et a lumière de l'ombre, ferme le bois. Sa lisière est impénétrable. Qn cherche en vain la porte dérobée qui mènerait, par des ayons discrets, pleins de caprices, à la clairière. A peine le tronc se détache-t-il du sol qu'il développe un appareil épais de branches Pour garder ses distances. On ne passe pas. On n'entre point dans ce fouillis sans élévation. L'échange n'a pas cours.
Le bois n'est pas dispensateur de la richesse rare, élaborée, toujours un peu magique, qui complète et rehausse l'abondance monotone des champs : les baies, le frais, les simples, la résine, le champignon, les contes et les songes, les secrets, le salut enfin, lorsque l'espace découvert, soudain, a nom surprise, danger, perdition.