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lundi 3 novembre 2025

on croit tenir entre ses mains l’essence du jour - ( RC )

 



Ah ces cheveux d'ange

            je les reconnais:

ils ondulent

comme blés sauvages

laissés à l'abandon

de part et d'autre du chemin..


Mais il se peut qu'un vert tendre

surgisse près d'une ferme

dissimulée dans un pli de terrain,

des parcelles bien peignées,

aux bruns des labours.


Nous entendrions alors

les clochettes des sonnailles

du troupeau de brebis

allant en transhumance

après maints détours

conduit par leur berger.


Est-ce que ce monde nous appartient ?

se poursuit il à l'infini ?

Sommes nous toujours en pays connu ?


Nous croyons que ces collines

bleutées dans le lointain

portent le poids des ans

sur leurs pentes.


On peut s'imaginer qu'après elles

le  pays continue

semblable à lui même,

s'étend à perte de vue, immense

sans aucune frontière.


Elles sont là, toujours présentes,

rabotées en leur altitude

par des siècles d'attente

gardiennes de leur solitude


A moins que tout à coup

une faille profonde

inattendu ravin

nous rappelle que le monde

penche inexorablement,

que,  même le passé dilue les pierres,

que les montagnes s'effondrent,

             que tout va à la mer...


....Juste une question de temps

qui nous échappe,

alors qu'on croit tenir entre ses mains 

l’essence du jour ...


photo auteur non identifié







dimanche 20 juillet 2025

Il est l'heure de rentrer, et je sais que tu m'attends - ( RC )


photo perso - causse de Sauveterre - Lozère


à l'heure de rentrer
les longs rubans des routes
attendent.


La trame du vent
s'engouffre dans ce qu'il reste
comme pentes
déjà portant la couleur
des souvenirs.


J'ai en mémoire
les mirages des eaux
où la lumière se heurte
et les nuages cendrés
brodés d'or.


Peut-être à l'autre bout du pays
les semblables règnent,
se pressent sur les plateaux
et apportent leur ombre passagère
aux collines
où s'égarent les chemins.


Je sais que je n'y rencontrerai
presque personne,
une fois revenu.


C'est pour d'autres voyageurs
un exotisme du silence
qui n'offre pas l'impatience
des villes touristiques
ou des stations balnéaires.


La progression est lente,
l'espace se mérite:


c'est un rivage au long cours
d'où la mer s'est retirée
bien avant que les hommes n'y pénètrent…


Il est l'heure de rentrer
et je sais que tu m'attends...

-RC