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lundi 3 novembre 2025

on croit tenir entre ses mains l’essence du jour - ( RC )

 



Ah ces cheveux d'ange

            je les reconnais:

ils ondulent

comme blés sauvages

laissés à l'abandon

de part et d'autre du chemin..


Mais il se peut qu'un vert tendre

surgisse près d'une ferme

dissimulée dans un pli de terrain,

des parcelles bien peignées,

aux bruns des labours.


Nous entendrions alors

les clochettes des sonnailles

du troupeau de brebis

allant en transhumance

après maints détours

conduit par leur berger.


Est-ce que ce monde nous appartient ?

se poursuit il à l'infini ?

Sommes nous toujours en pays connu ?


Nous croyons que ces collines

bleutées dans le lointain

portent le poids des ans

sur leurs pentes.


On peut s'imaginer qu'après elles

le  pays continue

semblable à lui même,

s'étend à perte de vue, immense

sans aucune frontière.


Elles sont là, toujours présentes,

rabotées en leur altitude

par des siècles d'attente

gardiennes de leur solitude


A moins que tout à coup

une faille profonde

inattendu ravin

nous rappelle que le monde

penche inexorablement,

que,  même le passé dilue les pierres,

que les montagnes s'effondrent,

             que tout va à la mer...


....Juste une question de temps

qui nous échappe,

alors qu'on croit tenir entre ses mains 

l’essence du jour ...


photo auteur non identifié







lundi 20 octobre 2025

la conque du vent et les herbes sauvages - ( RC )

 




La conque du vent 

fait chanter les herbes sauvages

          elles n'ont de limite

          que ceux des contours

des chemins de solitude...


des chemins que l'on parcourt

à nu sous le crépitement du soleil

ou dans les enjambées

des pins sylvestres


ils se hissent même

au sommet des monts

quand ceux-ci sont assez aimables

pour leur laisser une place

devant les murs de calcaire.


Sur le causse,

ils seraient cathédrale

               à ciel ouvert:

roche grise ou dorée

à la liturgie minérale...


Une eau - si rare maintenant -

l'a modelée, sculptée, perforée.

                   Sentinelles du passé

                 verticales harassées

              qu'une route étroite

           essaie de contourner,

les vautours eux, veillent

     dans les anfractuosités.


De vallée en vallée

  leur vol noir

   est un trait de silence

    lancé dans les airs

          ...nos foulées si lentes

          en comparaison 

       peinent à nous porter

  avec maints détours...


         Nous apprenons la distance

       le pas recommencé,

      le gris de la roche

     l'amande étirée de la doline

    les croix de chemins,

  la cohorte des nuages

 accrochée au loin

aux pentes de l'Aubrac...


mardi 14 octobre 2025

l'automne au causse de Changefège (bis )

 photos de Susanne Derève  et René Chabrière

-

cet endroit  situé entre Balsièges et Mende offre des espaces et végétations variées, aux couleurs intéressantes lors de l'automne - dûes principalement aux variations des feuillis, et entre autres une espèce d'érable à petites feuilles,  qui prend une teinte rouge-rosée


















 







mardi 2 septembre 2025

les Boissets ( le retour )

Le domaine  départemental des Boissets, en Lozère, situé sur le cause de Sauveterre, au-dessus du village touristique des gorges du Tarn ( Ste Enimie )



Au domaine des Boissets l'aménagement des salles pour interpréter les causses et les architectures associées, a évolué

la carte des causses  ( Sauveterre et Méjean )



disposition des pierres calcaires sans poutres de bois, ( les bois de charpente pouvant supporter  une voûte étant rares sur le causse )
système de gouttière ( bois évidé )afin de récupérer l'eau dans une citerne ( sous le bâti...), c'est à dire que la construction a été conçue en fonction de cette matière nécessaire ( et si rare sur les causses)



 

jeudi 28 août 2025

question de mots - ( RC )

 


lundi 14 juillet 2025

le pays d'entre les monts - ( RC )

 



--
Le pays d'entre les monts
m'attend de ses falaises
alternance de blés ondoyants
et de bois sombres

la vague verte de ses épis
répond à celle du vent:
         le jardin du jour
patiente sous un ciel changeant

la lumière filtre entre les nuages
pour illuminer une colline
         ou la plonger dans l'ombre

immédiatement contredite
par la suivante   et les chemins
qui se perdent entre rocailles

herbes folles et pins sylvestres
     arceaux d'ombre
               où l'on entend, 
             mais jamais très loin

dans la vallée
           l'éventail des clochettes...
Une brise animale
parallèle au mouvement des brebis

fréquentant les drailles
pour se retrouver bientôt
sur les hauts plateaux...









jeudi 6 mars 2025

alors, que pèsent les pierres de la chapelle ? - ( RC )

 


photo Jérôme Pignol


-

Le ciel a vaincu

la chapelle de pierre

il ne reste de l'ouverture

que la fenêtre étroite

à l'aspect de meurtrière

mais le mur a disparu.

      Une brèche sur l'azur

où les prières s'égarent

dans le passé.


Le causse reste le même

indifférent aux guerres

             et aux efforts

            des bâtisseurs

où rêves et illusions se séparent.


C'est comme dans un poème

qui tendrait vers l'épure

emportée au premier coup de vent:

c'est que la nature

a pour elle        tout son temps


Le poids des ans

courbe davantage 

celui des nuages

voguant dans le ciel...

       Alors,             que pèsent 

            les pierres de la chapelle ?

mardi 17 décembre 2024

Cascade du Déroc - ( RC )

photo "Lozère tourisme"

 

 

La lumière précède

le parcours vertical

de l'eau lente,      hésitante.

 

Elle serpente,      paresseuse,

entre les herbes humbles

du plateau d'Aubrac.

 

C'est la fin du basalte

au bout du champ,

là où l'horizon se rompt,

infidèle à sa ligne.

 

Le ruisseau n'a plus d'appui,

                  chute vertigineuse,

           à l'aplomb de la falaise:

 

la cascade de Déroc

n'hésite plus

sur le chemin à prendre,

 

éclaboussant les blocs géométriques

de ses embruns

        les bousculant,

 

puis.  reprend son cours paisible,

elle court,             plus bas

rejoindre d’autres eaux

dans d'autres prairies,

       

toujours en train de renaître

              grossissante,

pour se perdre enfin

 

dans les yeux sombres

d'un lac qui reflète

l'assemblée obscure des pins

barrant une partie du jour...

 

 

( écrit en ricochet aux mots de Marilyse Leroux "rejoindre d’autres eaux" )


mercredi 18 septembre 2024

Emmenez-moi sur les plateaux - ( RC )


 

le pas de l'âne nous arrive, de son rythme balancé - ( RC )

             photos perso  causse de Sauveterre      septembre 2024

Le pas de l'âne, nous arrive 
de son rythme balancé.
Toute une famille est venue nous rendre visite
bel échantillonnage de couleurs
sur l'herbe grise d'une  fin d'été.
Ils sont venus en confiance, avec curiosité,
nous apportions un peu de variété
à leurs yeux doux de tendresse.
Le temps s'étend de tout son long.

 
Le causse se déroule, en écrans d'ombre ou de clarté, 
selon la marche des nuages.
Terre de contrastes et de collines,
que la lumière caresse
ses changements jouent de leur écho, 
sur la croupe des animaux, 
leur paisible sagesse,
qui répond à la fuite des horizons,



poésie imagée qui s'étend tout autour
dans la solitude et l'horloge du temps
qui avance tout en silence.




causse de Sauveterre  ----  des collines de la baraque de l'Estrade - vue sur les Bondons




mardi 26 mars 2024

Le don fauve d'un jour - ( RC )

 

        photo perso  juillet 2023  environs de Nissoulogres, au dessus des gorges du Tarn
-

Vers Nissoulogres

le don fauve d'un jour

était, comme nous,

en équilibre  sur la crête.


Le sentier de pierre,

bordé de buis,

accueillait le vent,

suspendu à l'extrème bord du causse,

prêt à basculer dans l'ombre bleue.


Il ne voulait pas abdiquer

devant l'avancée de la nuit

qui déjà, rampe

au fond de la rivière.


Nos pas nous emportaient

vers des chemins étroits

bordés de murets centenaires

dessinant leurs lignes dorées

dans le lointain d'un lent crépuscule.


Il se déposait, comme tous les soirs

avec la poussière des ans

sur le berceau de calcaire:


( songe renouvelé

où se sommeil des pierres

connaît son moment ultime ),

figé, juste avant la nuit,

dans notre rétine...


RC


ce texte est un écho à celui de Susanne Derève,  que l'on peut lire ici