- Photographies personnelles des régions de la Margeride à l'Aubrac et surtout les grands plateaux calcaires qui font suite ( et fin ) aux grands Causses -
mardi 24 juin 2025
jeudi 6 mars 2025
alors, que pèsent les pierres de la chapelle ? - ( RC )
photo Jérôme Pignol
-
Le ciel a vaincu
la chapelle de pierre
il ne reste de l'ouverture
que la fenêtre étroite
à l'aspect de meurtrière
mais le mur a disparu.
Une brèche sur l'azur
où les prières s'égarent
dans le passé.
Le causse reste le même
indifférent aux guerres
et aux efforts
des bâtisseurs
où rêves et illusions se séparent.
C'est comme dans un poème
qui tendrait vers l'épure
emportée au premier coup de vent:
c'est que la nature
a pour elle tout son temps
Le poids des ans
courbe davantage
celui des nuages
voguant dans le ciel...
Alors, que pèsent
les pierres de la chapelle ?
mardi 17 décembre 2024
Cascade du Déroc - ( RC )
La lumière précède
le parcours vertical
de l'eau lente, hésitante.
Elle serpente, paresseuse,
entre les herbes humbles
du plateau d'Aubrac.
C'est la fin du basalte
au bout du champ,
là où l'horizon se rompt,
infidèle à sa ligne.
Le ruisseau n'a plus d'appui,
chute vertigineuse,
à l'aplomb de la falaise:
la cascade de Déroc
n'hésite plus
sur le chemin à prendre,
éclaboussant les blocs géométriques
de ses embruns
les bousculant,
puis. reprend son cours paisible,
elle court, plus bas
rejoindre d’autres eaux
dans d'autres prairies,
toujours en train de renaître
grossissante,
pour se perdre enfin
dans les yeux sombres
d'un lac qui reflète
l'assemblée obscure des pins
barrant une partie du jour...
( écrit en ricochet aux mots de Marilyse Leroux "rejoindre
d’autres eaux" )
mercredi 18 septembre 2024
le pas de l'âne nous arrive, de son rythme balancé - ( RC )
photos perso causse de Sauveterre septembre 2024
Le pas de l'âne, nous arrive
de son rythme balancé.
Toute une famille est venue nous rendre visite
bel échantillonnage de couleurs
sur l'herbe grise d'une fin d'été.
Ils sont venus en confiance, avec curiosité,
nous apportions un peu de variété
à leurs yeux doux de tendresse.
Le temps s'étend de tout son long.
Le causse se déroule, en écrans d'ombre ou de clarté,
selon la marche des nuages.
Terre de contrastes et de collines,
que la lumière caresse
ses changements jouent de leur écho,
sur la croupe des animaux,
leur paisible sagesse,
qui répond à la fuite des horizons,
poésie imagée qui s'étend tout autour
dans la solitude et l'horloge du temps
qui avance tout en silence.
mardi 26 mars 2024
Le don fauve d'un jour - ( RC )
photo perso juillet 2023 environs de Nissoulogres, au dessus des gorges du Tarn
-
Vers Nissoulogres
le don fauve d'un jour
était, comme nous,
en équilibre sur la crête.
Le sentier de pierre,
bordé de buis,
accueillait le vent,
suspendu à l'extrème bord du causse,
prêt à basculer dans l'ombre bleue.
Il ne voulait pas abdiquer
devant l'avancée de la nuit
qui déjà, rampe
au fond de la rivière.
Nos pas nous emportaient
vers des chemins étroits
bordés de murets centenaires
dessinant leurs lignes dorées
dans le lointain d'un lent crépuscule.
Il se déposait, comme tous les soirs
avec la poussière des ans
sur le berceau de calcaire:
( songe renouvelé
où se sommeil des pierres
connaît son moment ultime ),
figé, juste avant la nuit,
dans notre rétine...
RC
ce texte est un écho à celui de Susanne Derève, que l'on peut lire ici
vendredi 1 mars 2024
Lion de Lozère - ( RC )
photo - provenance site "le lion de Balsièges" ( vallée du Lot )
L'ombre du Kilimandjaro
a dû venir jusqu'en Lozère,
où se dresse le lion de pierre
tout en haut
Il a dû laisser son esprit
s'imprimer dans les nuages
avant que la pluie
ne vire à l'orage
Pour déposer le colosse
juste avant l'aurore
puis que l'océan s'évapore
la chaîne des îles, tranformée en causse.
Rempart de pierres
sous un ciel livide
il nous sert de guide,
ancré dans le calcaire.
Tout au sommet du mont:
entend sa complainte
au-delà de l'horizon,
qui conserve son empreinte .
Un peu d'Afrique
se pose en bienveillance
avec le rugissement de silence
de notre lion héroïque
qui lutte obstinément
aujourd'hui comme hier
contre le temps,
accompagnant nos vies éphémères.
et photo perso " le lion de Balsièges sur sa colline"
Sur le fil d'une rencontre invisible - ( RC )
photo perso - site de Montbrun, vallée du Tarn–
Je suis sur le fil, d’un tracé invisible.
Il est sous mes pieds, mais abrité d’ombre
Et de terres, croisées sous la coupe de l’hiver.
La mer y a habité, pesé de son poids de vagues
Contourné des falaises et des îles
Déposé son lit de calcaire, sous des ciels de plomb,
Avant que le sol ne penche, et que l’eau ne reflue,
Comme ont reflué les siècles, perdus dans la mémoire du monde…
Je suis sur le fil, d’une rencontre invisible,
Où les pierres se confrontent, les torrents se ruent,
Et les chemins s’enroulent, sur les crêtes de vertiges,
Si nous allons de ce pas, sur la croupe ouverte,
Où la droite, n’a jamais de prise, aux chutes des pentes,
De l’Aubrac aux Cévennes, que parcourent, attentifs,
Beaucoup plus souvent, vautours que goélands,
Au dessus des lèvres ouvertes, des méandres du Tarn…
Ce ne sont pas les amours splendides
Des légendes bretonnes, marquées de la rage des pluies,
– Et des voiles qui claquent,
Au plancher liquide, d’une mer grise,aux promesses de pêche
Mais le territoire, tourmenté de vallées profondes,
> Disputant ses ombres à la rudesse du causse,
Où de fermes de pierre, en vaisseaux désertés
Sont gardés de ruines rocheuses, les lèvres hautaines.
–
en « réponse », à un texte de Xavier Grall
–
ESCALE EN LEON
aux herbes indomptées, les racines du ciel - ( RC )
Les herbes indomptées
grimpent à l'assaut des collines.
Dans le silence, elles vibrent
de la harpe des vents,
se courbent en vagues
jusqu'au chapeau des bois sombres.
Des ondulations du causse,
un ventre de prières
est une promesse de paysage
offert à la lumière.
Les dents isolées des rochers,
fantômes de calcaire,
semblent la mordre
en s'opposant aux racines du ciel
entrevues entre les nuages.
Je parcours les chemins caillouteux
entre les parois de murets centenaires
comme des lèvres gercées...
la récompense du marcheur - ( RC )
On peut marcher longtemps
sans rencontrer personne,
aboutir dans une ferme à la toiture effondrée
où des carcasses de véhicules vétustes
sont exposées comme au musée,
un jeune pin voisinant leur rouille.
Les troupeaux de brebis ne viennent plus
faire résonner la steppe de leurs sonnailles,
le silence s'est refermé , main invisible
dans les champs hors d'âge,
où personne ne vient plus
faire obstacle à l'avancée des pins.
Pourtant, en suivant un chemin
au parcours incertain,
de loin en loin, jurant sur la grisaille
un vert insolent
dans la cuvette soyeuse d'une doline,
contraste avec les pentes sauvages.
C'est la récompense du marcheur.
Le causse réserve des surprises
dans le moutonnement de ses collines
Tout n'est pas retourné à l'abandon
au seul profit des vallées touristiques
séparées d'elles par ses falaises verticales...
toutes photos perso causse de Sauveterre, Lozère
mardi 12 décembre 2023
au hameau Palhers de Bramonas

Ce hameau se situe sur le causse, au niveau de la ferme fortifiée du Choizal, juste avant la descente vers la vallée du Lot ( entre Bramonas et Balsièges)... une route caillouteuse permet d'y accéder...
l'ancien puits ( avant qu'on y installe un pancarte laide en pvc )

deux vues du même endroit à des époques différentes ( panoramiques associés )

ancienne réserve d'eau
de certaines fermes, il ne reste que la voûte en plein cintre
vendredi 20 octobre 2023
marche en Aubrac 01
Le chemin dit de Saint-Jacques ( de Compostelle), passe au nord-ouest de la Lozère avant de se diriger, selon, soit vers la Haute Loire au Nord-est, soit vers l'Aveyron, au sud-ouest
Comme souvent dans le département, lumières rt ombres y sont changeantes et s'accrochent aux reliefs