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jeudi 6 mars 2025

alors, que pèsent les pierres de la chapelle ? - ( RC )

 


photo Jérôme Pignol


-

Le ciel a vaincu

la chapelle de pierre

il ne reste de l'ouverture

que la fenêtre étroite

à l'aspect de meurtrière

mais le mur a disparu.

      Une brèche sur l'azur

où les prières s'égarent

dans le passé.


Le causse reste le même

indifférent aux guerres

             et aux efforts

            des bâtisseurs

où rêves et illusions se séparent.


C'est comme dans un poème

qui tendrait vers l'épure

emportée au premier coup de vent:

c'est que la nature

a pour elle        tout son temps


Le poids des ans

courbe davantage 

celui des nuages

voguant dans le ciel...

       Alors,             que pèsent 

            les pierres de la chapelle ?

vendredi 13 décembre 2024

L'hiver du sortilège - ( RC )




Là où les arbres se penchent,
c'est l'hiver du sortilège.
Tout s'efface sous une couverture blanche
qui recouvre tout, silencieusement
entre  Sauveterre et Méjean,
vêtus de leur manteau de neige...



texte   R Chabrière -  décembre 2024

dimanche 24 novembre 2024

Du voyage des nuages - ( RC )




 Poussés par les vents sont les nuages

qu'ils peuvent parfois dialoguer avec les anges

ils prennent les formes les plus diverses:

en choux-fleurs, dorés  sur leurs franges

ils passent et repassent , ombrent le paysage

leur ventre lourd d'averses.

J'en ai vu de plus solitaires

dédaigner les orages

coiffer des montagnes de chapeaux blancs

s'y lover un temps

avant de poursuivre leur voyage

tout autour de la terre...

Profitant  d'un espace entre eux,

les douces collines jouissent de la lumière

une lumière provisoire venue des cieux

pendant que se déplacent les ombres 

qui franchissent les ravins sans encombre:

les nuages à l'empreinte légère

au déplacement lent

poursuivent leur route sur le Sauveterre

après la faille du Tarn, sur le Méjean:

on devinera à leur mouvement

la direction du vent:

plus denses à présent,

ils se sont mis au gris

...plutôt  qu'au vert

chargés d'une fine pluie 

qui grossit ruisseaux et rivières

le causse l'attendait avec impatience

comme les troupeaux de brebis.

Quand j'ai pris la photographie,

j'en ai saisi toutes les nuances

avant de me mettre à l'abri

sous une cazelle...

C'est alors que s'est formé l'arc-en-ciel...


RC





vendredi 4 octobre 2024

Modeste contribution à l'architecture - ( RC )

 


photo perso - Pailhers de Bramonas... le puits ( commune de Balsièges  Lozère )

  Un défi
   en pierres sèches,
   après l'assise, les fondations
   le sable le ciment
   les brouettes oscillant,
   tu penses ...     mur
               et il s'élève
               lentement
   obtus de pierres
   lourd puzzle
   où on aligne
   même les informes
   calant les interstices
   question d'équilibre
              future forteresse
                          peut-être
   jusqu'à occulter le jour
   sauf à prévoir
   l'accueil de la lumière
       linteaux ouvertures
   archère, meurtrière
   insérer les gonds
   fenêtre future
   finition, joints
   modillon,        écoinçon
  

 modeste contribution
   à l'architecture

mercredi 18 septembre 2024

le pas de l'âne nous arrive, de son rythme balancé - ( RC )

             photos perso  causse de Sauveterre      septembre 2024

Le pas de l'âne, nous arrive 
de son rythme balancé.
Toute une famille est venue nous rendre visite
bel échantillonnage de couleurs
sur l'herbe grise d'une  fin d'été.
Ils sont venus en confiance, avec curiosité,
nous apportions un peu de variété
à leurs yeux doux de tendresse.
Le temps s'étend de tout son long.

 
Le causse se déroule, en écrans d'ombre ou de clarté, 
selon la marche des nuages.
Terre de contrastes et de collines,
que la lumière caresse
ses changements jouent de leur écho, 
sur la croupe des animaux, 
leur paisible sagesse,
qui répond à la fuite des horizons,



poésie imagée qui s'étend tout autour
dans la solitude et l'horloge du temps
qui avance tout en silence.




causse de Sauveterre  ----  des collines de la baraque de l'Estrade - vue sur les Bondons




mardi 26 mars 2024

Le don fauve d'un jour - ( RC )

 

        photo perso  juillet 2023  environs de Nissoulogres, au dessus des gorges du Tarn
-

Vers Nissoulogres

le don fauve d'un jour

était, comme nous,

en équilibre  sur la crête.


Le sentier de pierre,

bordé de buis,

accueillait le vent,

suspendu à l'extrème bord du causse,

prêt à basculer dans l'ombre bleue.


Il ne voulait pas abdiquer

devant l'avancée de la nuit

qui déjà, rampe

au fond de la rivière.


Nos pas nous emportaient

vers des chemins étroits

bordés de murets centenaires

dessinant leurs lignes dorées

dans le lointain d'un lent crépuscule.


Il se déposait, comme tous les soirs

avec la poussière des ans

sur le berceau de calcaire:


( songe renouvelé

où se sommeil des pierres

connaît son moment ultime ),

figé, juste avant la nuit,

dans notre rétine...


RC


ce texte est un écho à celui de Susanne Derève,  que l'on peut lire ici


vendredi 1 mars 2024

une plaine suspendue - ( RC )

 





On pourrait  s'appuyer là,

allongés,

dans la large main

de la plaine  suspendue. 


L'espace  n'est plus  restreint,

mais on se doute bien

qu'il s'arrête quelque part,

même  si on n'en perçoit pas

les limites.


L'élargissement

viendrait de la marche,

du parcours,

où s'allège la masse

du causse

placé sous le couvercle

obtus  du ciel.


On est dedans,

avec des repères éparpillés :

quelques  roches en émergent 

sombres, des herbes jaunes.

Elles en allègent  le poids.


C'est un lieu étrangement familier. 


On pourrait s'y appuyer

comme  sur un balcon

solide et ferme,

ainsi le sont également

les maisons de pierre.


Les arbres y sont rares,

on les oublie,

comme on oublie de vent

qui traîne ses pinceaux de lumière

entre les nuages.


A force de le parcourir

de l'avoir en soi,

on ne le découvre plus:

on l'habite.



Lion de Lozère - ( RC )

 


          photo - provenance site  "le lion de Balsièges"  ( vallée du Lot )


L'ombre  du Kilimandjaro

a dû venir jusqu'en Lozère,

où se dresse le lion de pierre

tout en haut 


Il a dû laisser son esprit

s'imprimer dans les  nuages

avant que la pluie

ne vire à l'orage


Pour déposer le colosse

juste avant l'aurore

puis que l'océan  s'évapore

la chaîne des îles, tranformée en causse.


Rempart de pierres

sous un ciel livide

il nous sert de guide,

ancré dans le calcaire.


Tout au sommet du mont:

entend sa complainte

au-delà de l'horizon,

qui conserve son empreinte .


Un peu d'Afrique

se pose en bienveillance

avec le rugissement de silence 

de notre lion héroïque


qui lutte obstinément

aujourd'hui comme hier

contre le temps, 

accompagnant nos vies éphémères.


et photo perso  " le lion de Balsièges  sur  sa colline"

Sur le fil d'une rencontre invisible - ( RC )

 


        photo perso -   site de Montbrun, vallée du Tarn–

Je suis  sur le fil,                                         d’un tracé invisible.
Il est  sous mes pieds,                               mais abrité d’ombre
Et de terres,                          croisées sous la coupe de l’hiver.
La mer y a habité,                      pesé de son poids de vagues
Contourné des falaises et des îles
Déposé son lit de calcaire,                              sous des ciels de plomb,
Avant que le sol ne penche,                               et que l’eau ne reflue,
Comme ont reflué les siècles, perdus dans la mémoire du monde…

Je suis  sur le fil,                         d’une rencontre invisible,
Où les pierres se confrontent,        les torrents se ruent,
Et les chemins s’enroulent,      sur les crêtes de vertiges,
Si nous allons de ce pas,                  sur la croupe ouverte,
Où la droite, n’a jamais  de prise, aux chutes des pentes,
De l’Aubrac aux Cévennes,      que parcourent, attentifs,
Beaucoup plus souvent,               vautours que goélands,
Au dessus des lèvres ouvertes,   des méandres du Tarn…

Ce ne sont pas les amours  splendides
Des légendes bretonnes,   marquées de la rage des pluies,
–                         Et des voiles qui claquent,
Au plancher  liquide, d’une mer grise,aux promesses de pêche
Mais le territoire,                      tourmenté de vallées profondes,
>           Disputant ses ombres  à la rudesse du causse,
Où de fermes de pierre,                              en vaisseaux désertés
Sont gardés de ruines  rocheuses,             les lèvres hautaines.

en  « réponse », à un texte  de Xavier Grall

ESCALE EN LEON

aux herbes indomptées, les racines du ciel - ( RC )

 Les herbes indomptées
grimpent à l'assaut des collines.
Dans le silence, elles vibrent
de la harpe des vents,
se courbent en vagues
jusqu'au chapeau des bois sombres.


Des ondulations du causse,
un ventre de prières
est une promesse de paysage
offert à la lumière.


Les dents isolées des rochers,
fantômes de calcaire,
semblent la mordre 
en s'opposant aux racines du ciel
entrevues entre les nuages.


Je parcours les chemins caillouteux
entre les parois de murets centenaires
comme des lèvres gercées...








la récompense du marcheur - ( RC )


 On peut marcher longtemps
sans rencontrer personne,
aboutir dans une ferme à la toiture effondrée
où des carcasses de véhicules vétustes
sont exposées comme au musée,
un jeune pin voisinant leur rouille.


Les troupeaux de brebis ne viennent plus
faire résonner la steppe de leurs sonnailles,
le silence  s'est refermé ,        main invisible
                 dans les champs hors d'âge,
      où personne ne vient plus 
faire obstacle à l'avancée des pins.


Pourtant, en suivant un chemin
au parcours incertain,
de loin en loin, jurant sur la grisaille
                 un vert insolent 
dans la cuvette soyeuse d'une doline, 
contraste avec les pentes sauvages.


C'est la récompense du marcheur.
               Le causse réserve des surprises
dans  le moutonnement de ses collines
Tout n'est pas retourné à l'abandon
au seul profit des vallées touristiques
séparées d'elles par ses falaises verticales...





toutes photos perso  causse de Sauveterre,  Lozère

mardi 12 décembre 2023

au hameau Palhers de Bramonas


Ce hameau se situe sur le causse,  au niveau de la ferme fortifiée 
du Choizal,  juste avant la descente  vers la vallée du Lot ( entre Bramonas et Balsièges)...  une route  caillouteuse permet d'y accéder...



une des aires de battage du hameau ( il y a des chances que Palhers,  que certains orthographient Paillers,  vient de la paille...)

le futur du potager...

l'ancien puits ( avant qu'on y installe un pancarte laide en pvc )


le fond du puits




deux vues du même endroit à des époques différentes  ( panoramiques associés )

ancienne réserve  d'eau



l'un des deux fours du hameau ( dont la couverture a été refaite- mais pas dans les lauzes calcaires d'origine )






maison abandonnée  et  sa voûte



de certaines fermes, il ne reste  que  la  voûte en plein cintre