- Photographies personnelles des régions de la Margeride à l'Aubrac et surtout les grands plateaux calcaires qui font suite ( et fin ) aux grands Causses -
dimanche 2 mars 2025
mercredi 18 septembre 2024
le pas de l'âne nous arrive, de son rythme balancé - ( RC )
photos perso causse de Sauveterre septembre 2024
Le pas de l'âne, nous arrive
de son rythme balancé.
Toute une famille est venue nous rendre visite
bel échantillonnage de couleurs
sur l'herbe grise d'une fin d'été.
Ils sont venus en confiance, avec curiosité,
nous apportions un peu de variété
à leurs yeux doux de tendresse.
Le temps s'étend de tout son long.
Le causse se déroule, en écrans d'ombre ou de clarté,
selon la marche des nuages.
Terre de contrastes et de collines,
que la lumière caresse
ses changements jouent de leur écho,
sur la croupe des animaux,
leur paisible sagesse,
qui répond à la fuite des horizons,
poésie imagée qui s'étend tout autour
dans la solitude et l'horloge du temps
qui avance tout en silence.
vendredi 1 mars 2024
la récompense du marcheur - ( RC )
On peut marcher longtemps
sans rencontrer personne,
aboutir dans une ferme à la toiture effondrée
où des carcasses de véhicules vétustes
sont exposées comme au musée,
un jeune pin voisinant leur rouille.
Les troupeaux de brebis ne viennent plus
faire résonner la steppe de leurs sonnailles,
le silence s'est refermé , main invisible
dans les champs hors d'âge,
où personne ne vient plus
faire obstacle à l'avancée des pins.
Pourtant, en suivant un chemin
au parcours incertain,
de loin en loin, jurant sur la grisaille
un vert insolent
dans la cuvette soyeuse d'une doline,
contraste avec les pentes sauvages.
C'est la récompense du marcheur.
Le causse réserve des surprises
dans le moutonnement de ses collines
Tout n'est pas retourné à l'abandon
au seul profit des vallées touristiques
séparées d'elles par ses falaises verticales...
toutes photos perso causse de Sauveterre, Lozère
lundi 6 novembre 2023
le découvert du jour en suspension- ( RC )

Le découvert du jour
s’imprime en suspension
au-dessus de la vallée.
On ne la voit pas,
on la devine à ses pentes.
Des pentes qui s’accélèrent
jusqu’à la faille profonde
où le mince ruban d’argent du Tarn
sinue dans un reste de soleil .

De l’autre côté, c’est le Méjean
qui se dore d’ocre,
élagué de ses lignes
pour offrir sa certitude
aux houles calcaires
qui, de loin,
ont toute l’apparence d’un désert,
car les bois y sont rares
et les routes s’y perdent.
Elles disparaissent derrière les collines,
qui, à tour de rôle
s’emparent de la lumière,
puis plongent dans l’ombre,
alors que celles placées derrière
appellent un autre fond,
se succèdent,
comme les croupes des chevaux,
de beige ou de blanc vêtus,
selon la saison.
Le découvert du jour
s’empare de la distance.
Les premiers plans
devancés par les herbes sèches
et parfois les roches
accrochent le regard,
points de repère du paysage
qui s’ouvre,
telle une main paisible
où rien ne vient troubler le silence…


dimanche 17 septembre 2023
randos de rizières partie 3
dimanche 3 septembre 2023
randos de rizières partie 2
des rizières de plaine, on attaque celles des collines ( Mu Cang Chai )
samedi 20 janvier 2018
Le corps d'un gisant - ( RC )

photo perso – causse Méjean Lozère 2016
Les collines s’offrent,
couchées en travers de l’horizon .
Leur attitude a celle du corps
d’un gisant, endormi
sous le soleil comme sous la pluie ,
avec une robe d’herbes et de pins.
– Il attend de se réveiller –
après avoir dialogué des millénaires,
avec les aubes,
et ombres furtives .
Celles qui survolent, sans s’arrêter,
causses et falaises de pierre .
Le parcours des nuages,
ne laisse de leur passage
qu’une trace effilochée ,
une sorte d’image du vent ,
- de celle qu’on ne peut saisir,
ni déchiffrer le message.
On pense les pentes immobiles :
elles le sont en quelque sorte,
à notre échelle de temps ,
mais ce sont des vagues,
et elles déferlent, rebelles,
sous le ciel oublieux.
Contrairement aux gisants
soulevant les plaines,
le ciel n’a pas de mémoire ,
et varie au jour le jour .
Il ne fait pas mystère
de son indifférence.
Que ce soient des périodes gaies
ou attristées par des guerres ,
des catastrophes,
il ne se souvient de rien.
Il n’est la proie ni du malheur,
ni de la joie .
Alors que la roche
se referme sur ses blessures :
le sol conservant en profondeur,
intact – le livre de la terre ,
peuplé de grottes souterraines,
et d’espèces fossilisées.
Souffre-t-elle
du passage du temps ?
En est-elle prisonnière,
ou conserve t-elle
des êtres de pierre
dont la légende s’éternise ?
Il suffit de vouloir la lire,
d’aimer les vallées verticales,
de capter le pinceau de lumière
qui les sculpte, et les fait basculer
dans d’autres saisons,
comme dans d’autres mondes .
–
RC – juin 2017