- Photographies personnelles des régions de la Margeride à l'Aubrac et surtout les grands plateaux calcaires qui font suite ( et fin ) aux grands Causses -
vendredi 4 octobre 2024
Modeste contribution à l'architecture - ( RC )
Un défi
modeste contribution
mardi 24 septembre 2024
dans un temps suspendu, indéfini - ( RC )
Les plaies du sol saignent de leurs veines:
des précipices, des abîmes
des roches qui les surplombent
de gardiens du temps,
inamovibles.
Les vautours s’en font refuge
surveillent les vallées profondes,
les minces filets d’eau
brillant comme argent.
Tout cela se passe de paroles,
qui de toute façon,
ne trouveraient pas d’écho
aux extrémités opposées des causses,
désaccords de nue solitude.
Il n’y a que la neige
pour lui donner une unité:
l’un après l’autre, les reliefs en sont recouverts:
elle panse les blessures
même de façon provisoire:
chaque petit grain minuscule s’accrochant
à l’immobile, rejoint son semblable
pour étendre sa lingerie immaculée.
Cela sans le moindre bruit.
A l’orée du bleu, le ciel disparaît
derrière un rideau gris,
d’autant plus gris que le blanc
répercute dans son velours
la moindre lueur.
Il semble à portée de main
et la lumière est en sa demeure
celle des choses occupant tout l’espace,
trop grand sans doute pour nous,
car tout s’efface,
comme si plus rien ne subsistait
sous la surface unie,
vierge de toute présence,
dans un temps suspendu, indéfini.
mercredi 18 septembre 2024
le pas de l'âne nous arrive, de son rythme balancé - ( RC )
photos perso causse de Sauveterre septembre 2024
Le pas de l'âne, nous arrive
de son rythme balancé.
Toute une famille est venue nous rendre visite
bel échantillonnage de couleurs
sur l'herbe grise d'une fin d'été.
Ils sont venus en confiance, avec curiosité,
nous apportions un peu de variété
à leurs yeux doux de tendresse.
Le temps s'étend de tout son long.
Le causse se déroule, en écrans d'ombre ou de clarté,
selon la marche des nuages.
Terre de contrastes et de collines,
que la lumière caresse
ses changements jouent de leur écho,
sur la croupe des animaux,
leur paisible sagesse,
qui répond à la fuite des horizons,
poésie imagée qui s'étend tout autour
dans la solitude et l'horloge du temps
qui avance tout en silence.
samedi 10 août 2024
dans un temps suspendu, indéfini - ( RC )
photo Michel Séguret - " au bout du champ" ( causse Méjean )
Les plaies du sol saignent de leurs veines:
il y a des précipices, des abîmes
où les roches qui les surplombent
ont l'air de gardiens du temps,
inamovibles.
Les vautours s'en font refuge
et surveillent les vallées profondes,
les minces filets d'eau
brillant comme argent.
Tout cela se passe de paroles,
qui de toute façon,
ne trouveraient pas d'écho
aux extrémités opposées des causses,
désaccords de nue solitude.
Il n'y a que la neige
pour lui donner une unité:
l'un après l'autre, les reliefs en sont recouverts:
elle panse les blessures
même de façon provisoire:
chaque petit grain minuscule s'accrochant
à l'immobile, rejoint son semblable
pour étendre sa lingerie immaculée.
Cela sans le moindre bruit.
A l'orée du bleu, le ciel disparaît
derrière un rideau gris,
d'autant plus gris que le blanc
répercute dans son velours
la moindre lueur.
Il semble à portée de main
et la lumière est en sa demeure
celle des choses occupant tout l'espace,
trop grand sans doute pour nous,
car tout s'efface,
comme si plus rien ne subsistait
sous la surface unie,
vierge de toute présence,
dans un temps suspendu, indéfini.
mardi 30 avril 2024
le corps des collines a ce goût de pierres ( RC )
provenance photo entente interdépartementale des Causses et Cévennes
Le corps des collines
a ce goût de pierres,
émergeant de la terre :
un semis de calcaire
avec la sarriette et ses herbes brunes.
Sont oubliées les rives de la mer
pour les destinées du ciel.
Les abris des bergers
épars comme des îles
à peine émergées,
entourées de bouquets de thym.
On se réfugie dans les cazelles
pour s'abriter un temps
des ardeurs du soleil,
du souffle impétueux du vent.
On fait corps avec la nature,
on en oublie la pluie
pour surveiller le troupeau de brebis
et sa maigre pâture
avant de les raccompagner
en fin de journée
dans la bergerie
arcboutée sous un rocher...
-
mardi 26 mars 2024
Cardabelle - ( RC )
photo RC " cardabelle" en Sauveterre
Fleurs d'étoiles,
sont-elles, d'un azur pâle,
tombées du ciel ?
sur le moutonnement
fantasque du Méjean...
qu'indiquent elles ,
ces fleurs cardabelles
que l'on trouve dans les champs ?
- le changement du temps,
mieux que ne saurait promettre
le plus fidèle baromètre....
( un soleil changeant
posé à ras de terre,
si tu l'observes attentivement...
qui garde tout son piquant
en pays de Sauveterre )
RC
( fleurs d'étoiles fait référence aussi au blog du même nom ( lien )
Une chanson de lune ( RC )
Celui qui viendra,

montage RC – sur la « croix du Buffre » ( causse Mejean )
Celui qui viendra,
m’échangera des quartiers de lune,
contre les étendues sauvages
des steppes orientales, à traverser,
-comme les causses, pour un ultime voyage-.
Pourtant les doigts fins de ses rayons,
iront , de même, jeter leur dévolu
sur les montagnes enneigées.
( Je serai sans doute toujours un étranger
aux pays que je n’aurai pas connus.)
Mais quelle que soit ma position
le ballon lunaire viendra me dire sa chanson,
sauf dans les catacombes
et les grottes obscures
où les épaisseurs d’ombre
exercent leur censure
avec tant de certitude,
car je ne réside pas encore
dans le sombre décor
où d’autres ont leurs habitudes…
— et tant qu’à faire d’autres étapes de montage–


Le don fauve d'un jour - ( RC )
photo perso juillet 2023 environs de Nissoulogres, au dessus des gorges du Tarn
-
Vers Nissoulogres
le don fauve d'un jour
était, comme nous,
en équilibre sur la crête.
Le sentier de pierre,
bordé de buis,
accueillait le vent,
suspendu à l'extrème bord du causse,
prêt à basculer dans l'ombre bleue.
Il ne voulait pas abdiquer
devant l'avancée de la nuit
qui déjà, rampe
au fond de la rivière.
Nos pas nous emportaient
vers des chemins étroits
bordés de murets centenaires
dessinant leurs lignes dorées
dans le lointain d'un lent crépuscule.
Il se déposait, comme tous les soirs
avec la poussière des ans
sur le berceau de calcaire:
( songe renouvelé
où se sommeil des pierres
connaît son moment ultime ),
figé, juste avant la nuit,
dans notre rétine...
RC
ce texte est un écho à celui de Susanne Derève, que l'on peut lire ici
vendredi 1 mars 2024
une plaine suspendue - ( RC )
On pourrait s'appuyer là,
allongés,
dans la large main
de la plaine suspendue.
L'espace n'est plus restreint,
mais on se doute bien
qu'il s'arrête quelque part,
même si on n'en perçoit pas
les limites.
L'élargissement
viendrait de la marche,
du parcours,
où s'allège la masse
du causse
placé sous le couvercle
obtus du ciel.
On est dedans,
avec des repères éparpillés :
quelques roches en émergent
sombres, des herbes jaunes.
Elles en allègent le poids.
C'est un lieu étrangement familier.
On pourrait s'y appuyer
comme sur un balcon
solide et ferme,
ainsi le sont également
les maisons de pierre.
Les arbres y sont rares,
on les oublie,
comme on oublie de vent
qui traîne ses pinceaux de lumière
entre les nuages.
A force de le parcourir
de l'avoir en soi,
on ne le découvre plus:
on l'habite.
Lion de Lozère - ( RC )
photo - provenance site "le lion de Balsièges" ( vallée du Lot )
L'ombre du Kilimandjaro
a dû venir jusqu'en Lozère,
où se dresse le lion de pierre
tout en haut
Il a dû laisser son esprit
s'imprimer dans les nuages
avant que la pluie
ne vire à l'orage
Pour déposer le colosse
juste avant l'aurore
puis que l'océan s'évapore
la chaîne des îles, tranformée en causse.
Rempart de pierres
sous un ciel livide
il nous sert de guide,
ancré dans le calcaire.
Tout au sommet du mont:
entend sa complainte
au-delà de l'horizon,
qui conserve son empreinte .
Un peu d'Afrique
se pose en bienveillance
avec le rugissement de silence
de notre lion héroïque
qui lutte obstinément
aujourd'hui comme hier
contre le temps,
accompagnant nos vies éphémères.
et photo perso " le lion de Balsièges sur sa colline"
Sur le fil d'une rencontre invisible - ( RC )
photo perso - site de Montbrun, vallée du Tarn–
Je suis sur le fil, d’un tracé invisible.
Il est sous mes pieds, mais abrité d’ombre
Et de terres, croisées sous la coupe de l’hiver.
La mer y a habité, pesé de son poids de vagues
Contourné des falaises et des îles
Déposé son lit de calcaire, sous des ciels de plomb,
Avant que le sol ne penche, et que l’eau ne reflue,
Comme ont reflué les siècles, perdus dans la mémoire du monde…
Je suis sur le fil, d’une rencontre invisible,
Où les pierres se confrontent, les torrents se ruent,
Et les chemins s’enroulent, sur les crêtes de vertiges,
Si nous allons de ce pas, sur la croupe ouverte,
Où la droite, n’a jamais de prise, aux chutes des pentes,
De l’Aubrac aux Cévennes, que parcourent, attentifs,
Beaucoup plus souvent, vautours que goélands,
Au dessus des lèvres ouvertes, des méandres du Tarn…
Ce ne sont pas les amours splendides
Des légendes bretonnes, marquées de la rage des pluies,
– Et des voiles qui claquent,
Au plancher liquide, d’une mer grise,aux promesses de pêche
Mais le territoire, tourmenté de vallées profondes,
> Disputant ses ombres à la rudesse du causse,
Où de fermes de pierre, en vaisseaux désertés
Sont gardés de ruines rocheuses, les lèvres hautaines.
–
en « réponse », à un texte de Xavier Grall
–
ESCALE EN LEON
C'est le vent d'été - ( RC )
C’est le vent d’été
qui a couché les blés ,
un silence s’est fait parmi les bruits :
c’est bientôt la pluie
qui va nourrir la terre,
celle qui désaltère,
et que l’on attend
depuis si longtemps :
Pendant que le ciel oscille :
l’orage plante ses faucilles
concentre ses flèches
rebondit sur la terre sèche.
Il éparpille les jours torrides,
remplit les poitrines vides,
gonfle les ruisseaux,
cherche dans les rocs des échos,
qu’il trouve jusque dans ta voix :
cette soif insatiable que rien ne combat :
la vie est revenue d’une longue absence
Elle remercie la providence,
envisage un nouvel avenir :
je vois tes seins s’épanouir,
l’herbe reverdir,
et le désert refleurir…
J’ai beaucoup appris de tes paysages,
de l’attente et des passages,
des courbes de tendresse
où le temps paresse
de tes frissons secrets
et des lits défaits
où se courbe la rivière,
où se love la lumière :
Après l’orage et le calme revenu,
au silence dévêtu,
la chair embrasée,
enfin apaisée…
–
RC – avr 2019
aux herbes indomptées, les racines du ciel - ( RC )
Les herbes indomptées
grimpent à l'assaut des collines.
Dans le silence, elles vibrent
de la harpe des vents,
se courbent en vagues
jusqu'au chapeau des bois sombres.
Des ondulations du causse,
un ventre de prières
est une promesse de paysage
offert à la lumière.
Les dents isolées des rochers,
fantômes de calcaire,
semblent la mordre
en s'opposant aux racines du ciel
entrevues entre les nuages.
Je parcours les chemins caillouteux
entre les parois de murets centenaires
comme des lèvres gercées...
la récompense du marcheur - ( RC )
On peut marcher longtemps
sans rencontrer personne,
aboutir dans une ferme à la toiture effondrée
où des carcasses de véhicules vétustes
sont exposées comme au musée,
un jeune pin voisinant leur rouille.
Les troupeaux de brebis ne viennent plus
faire résonner la steppe de leurs sonnailles,
le silence s'est refermé , main invisible
dans les champs hors d'âge,
où personne ne vient plus
faire obstacle à l'avancée des pins.
Pourtant, en suivant un chemin
au parcours incertain,
de loin en loin, jurant sur la grisaille
un vert insolent
dans la cuvette soyeuse d'une doline,
contraste avec les pentes sauvages.
C'est la récompense du marcheur.
Le causse réserve des surprises
dans le moutonnement de ses collines
Tout n'est pas retourné à l'abandon
au seul profit des vallées touristiques
séparées d'elles par ses falaises verticales...
toutes photos perso causse de Sauveterre, Lozère
mercredi 21 février 2024
Va où les pas te portent - ( RC )
photo RC côte des Bondons, corniche du Tarn, Cévennes, Lozère
Va où les pas te portent,
ôte tes chaussurespour naviguer entre deux crêtes,
entre dans le matin gris,
glisse sur les épines lisses,
que tes poumons s’emplissent
de l’air sucré de pins,
puis plaqué sur la roche
à même la falaise
trouver cet étroit passage
fleurs de lichens orangés
s’accrocher aux rochers,
respirer la pierre,
rugueuse sous les mousses,
encore quelques efforts
pour hisser ton corps,
voir les épis sauvages
se courber sous le vent,
crépuscule d’éternité
épiderme de la vallée,
les villages dans les brumes
au loin, presque effacés,
suivre un sentier incertain
tracé par les bêtes
sangliers et lapins
empiéter sur le territoire
des oiseaux au vol froissé d’ailes
suivre encore le chemin
sous la voûte des mélèzes,
remettre les chaussures
éviter les flaques
du précédent orage…
…envisager le retour
sous le matin-pluie
après un grand détour…
vendredi 9 février 2024
Les gris de payne de la Rance
Proche de l'embouchure du fleuve, la Rance est soumise, comme beaucoup des cours d'eau côtiers de Bretagne ( les abers ) au flux et reflux de la marée.
La marée basse révèle les vases, leur matité, leur humidité, surtout lorsque la lumière changeante révèle des nuances brunes, bleutées, qui se combinent avec les rideaux de brume.
Le temps variable permet d'autant plus de capter les aspects changeants de ce paysage "lunaire",
qui n'est jamais défini, car recouvert par la marée ou découvert par son reflux.
Observer ces nuances permet aussi de préparer les prises de vues de façon à pouvoir les compenser ultérieurement pour révéler d'autres nuances qui seraient gommées par de trop fortes oppositions ( contrastes ), notamment quand on fait le choix du contre-jour.