vendredi 1 mars 2024

une plaine suspendue - ( RC )

 





On pourrait  s'appuyer là,

allongés,

dans la large main

de la plaine  suspendue. 


L'espace  n'est plus  restreint,

mais on se doute bien

qu'il s'arrête quelque part,

même  si on n'en perçoit pas

les limites.


L'élargissement

viendrait de la marche,

du parcours,

où s'allège la masse

du causse

placé sous le couvercle

obtus  du ciel.


On est dedans,

avec des repères éparpillés :

quelques  roches en émergent 

sombres, des herbes jaunes.

Elles en allègent  le poids.


C'est un lieu étrangement familier. 


On pourrait s'y appuyer

comme  sur un balcon

solide et ferme,

ainsi le sont également

les maisons de pierre.


Les arbres y sont rares,

on les oublie,

comme on oublie de vent

qui traîne ses pinceaux de lumière

entre les nuages.


A force de le parcourir

de l'avoir en soi,

on ne le découvre plus:

on l'habite.



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