On pourrait s'appuyer là,
allongés,
dans la large main
de la plaine suspendue.
L'espace n'est plus restreint,
mais on se doute bien
qu'il s'arrête quelque part,
même si on n'en perçoit pas
les limites.
L'élargissement
viendrait de la marche,
du parcours,
où s'allège la masse
du causse
placé sous le couvercle
obtus du ciel.
On est dedans,
avec des repères éparpillés :
quelques roches en émergent
sombres, des herbes jaunes.
Elles en allègent le poids.
C'est un lieu étrangement familier.
On pourrait s'y appuyer
comme sur un balcon
solide et ferme,
ainsi le sont également
les maisons de pierre.
Les arbres y sont rares,
on les oublie,
comme on oublie de vent
qui traîne ses pinceaux de lumière
entre les nuages.
A force de le parcourir
de l'avoir en soi,
on ne le découvre plus:
on l'habite.