Le découvert du jour
s’imprime en suspension
au-dessus de la vallée.
On ne la voit pas,
on la devine à ses pentes.
Des pentes qui s’accélèrent
jusqu’à la faille profonde
où le mince ruban d’argent du Tarn
sinue dans un reste de soleil .
De l’autre côté, c’est le Méjean
qui se dore d’ocre,
élagué de ses lignes
pour offrir sa certitude
aux houles calcaires
qui, de loin,
ont toute l’apparence d’un désert,
car les bois y sont rares
et les routes s’y perdent.
Elles disparaissent derrière les collines,
qui, à tour de rôle
s’emparent de la lumière,
puis plongent dans l’ombre,
alors que celles placées derrière
appellent un autre fond,
se succèdent,
comme les croupes des chevaux,
de beige ou de blanc vêtus,
selon la saison.
Le découvert du jour
s’empare de la distance.
Les premiers plans
devancés par les herbes sèches
et parfois les roches
accrochent le regard,
points de repère du paysage
qui s’ouvre,
telle une main paisible
où rien ne vient troubler le silence…