Bien sûr il se dresserait
aux limites extrêmes du causse,
exactement là où ce qui fut
une mer paisible,
fut emporté beaucoup plus loin
vers la Méditerranée
comme si d'un seul coup
elle avait reflué
avec l'inexorable croissance
des chaînes alpines
bousculant tout sur leur passage…
Il serait là, agrippé à une roche
alors que la profonde vallée du Tarn
encore dans l'ombre à cette heure
se découpe
témoignage vivant
de tant d'années à s'écouler
( c'est le cas de le dire )
Et comment ce filet d'eau
si ténu que l'on verrait à peine
si ce n'était le reflet du soleil…
ce fil d'argent qui serpente
entre les ruines rocheuses,
comment imaginer
qu'il a pu s'infiltrer
dans le calcaire,
y forer des cavités,
le limer petit à petit,
s'infiltrer dans les failles,
les élargir,
et provoquer ces effondrements…
Il serait là
devant l'étendue nue,
coiffée ponctuellement
de bosquets de pins sylvestres
serrés les uns contre les autres,
interrompue brusquement
par ces verticales du vertige,
à la recherche d'un improbable passage
en quête de repère
sur ce sol rompu
où la mémoire s'inscrit dans la pierre...
hameau accroché de Pougnadoires, vallée du Tarn
causse de Sauveterre
ici il ne s'agit pas de roche surplombant la vallée du Tarn, mais de la falaise du Cénaret, ( vallée du Lot ) qui a suivi de même évènement géologique