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vendredi 1 mars 2024

une plaine suspendue - ( RC )

 





On pourrait  s'appuyer là,

allongés,

dans la large main

de la plaine  suspendue. 


L'espace  n'est plus  restreint,

mais on se doute bien

qu'il s'arrête quelque part,

même  si on n'en perçoit pas

les limites.


L'élargissement

viendrait de la marche,

du parcours,

où s'allège la masse

du causse

placé sous le couvercle

obtus  du ciel.


On est dedans,

avec des repères éparpillés :

quelques  roches en émergent 

sombres, des herbes jaunes.

Elles en allègent  le poids.


C'est un lieu étrangement familier. 


On pourrait s'y appuyer

comme  sur un balcon

solide et ferme,

ainsi le sont également

les maisons de pierre.


Les arbres y sont rares,

on les oublie,

comme on oublie de vent

qui traîne ses pinceaux de lumière

entre les nuages.


A force de le parcourir

de l'avoir en soi,

on ne le découvre plus:

on l'habite.



samedi 21 octobre 2023

une tombée du jour en couleurs

 

Un soir un peu particulier, par les couleurs très changeantes d'une lumière rebondissant sur le causse et les nuages.... ici face  au lion de Balsièges, vallée  du Lot







mardi 20 juin 2023

Tant de silence avant l'orage - ( RC )

 


Tant de silences avant l’orage :

les pentes attendent leurs solitudes
au chemin caillouteux de transhumance
où les bêtes attrapent les nuages
enfin ceux qui passent à leur portée :
un automne en plein été
qui dévale du Mont Lozère
mais jusqu’où ira t on s’arrêter ?
sans doute dans cet abri pour les bergers
au confort rudimentaire
une demi-heure de grêle
en guettant une trouée dans les nuées,
pour suivre le pinceau de lumière,
blocs de granit comme statues de sel…
-

photo perso  - pentes  du Mont Lozère  au-dessus de Villefort


samedi 20 janvier 2018

Le corps d'un gisant - ( RC )




Mejean  Causse   -  10.JPG

photo perso – causse Méjean  Lozère  2016






Les collines s’offrent,
couchées en travers de l’horizon   .
Leur attitude a celle du corps
d’un gisant,                     endormi
sous le soleil comme sous la pluie ,
avec une robe d’herbes et de pins.

          – Il attend de se réveiller –
après avoir dialogué des millénaires,
       avec les aubes, 
       et ombres furtives .
Celles qui survolent,       sans s’arrêter,
causses          et falaises de pierre .

        Le parcours des nuages,
ne laisse de leur passage
qu’une trace effilochée ,
une sorte d’image du vent ,
-   de celle qu’on ne peut saisir,
ni déchiffrer le message.

On pense les pentes        immobiles : 
elles le sont en quelque sorte,
à notre échelle de temps ,
      mais ce sont des vagues,
et elles déferlent,     rebelles,
sous le ciel oublieux.

Contrairement aux gisants
soulevant les plaines,
        le ciel n’a pas de mémoire ,
et varie               au jour le jour .
Il ne fait pas mystère
de son indifférence.

Que ce soient des périodes gaies
ou attristées par des guerres ,
         des catastrophes,
il ne se souvient de rien.
Il n’est la proie ni du malheur,
ni de la joie .

Alors que la roche
se referme sur ses blessures :
le sol conservant en profondeur,
intact        – le livre de la terre    ,
peuplé de grottes souterraines,
et d’espèces fossilisées.

Souffre-t-elle
du passage du temps ?
En est-elle prisonnière,
ou conserve t-elle
       des êtres de pierre 
dont la légende s’éternise ?

Il suffit de vouloir la lire,
d’aimer les vallées verticales,
de capter le pinceau de lumière
qui les sculpte, et les fait basculer
dans d’autres saisons,
           comme dans d’autres mondes .


RC – juin 2017