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lundi 6 novembre 2023

le découvert du jour en suspension- ( RC )

 


Le découvert du jour
s’imprime en suspension
au-dessus de la vallée.
On ne la voit pas,
on la devine à ses pentes.
Des pentes qui s’accélèrent
jusqu’à la faille profonde
où le mince ruban d’argent du Tarn
sinue dans un reste de soleil .

Elles disparaissent derrière les collines,
qui, à tour de rôle
s’emparent de la lumière,
puis plongent dans l’ombre,
alors que celles placées derrière
appellent un autre fond,
se succèdent,
comme les croupes des chevaux,
de beige ou de blanc vêtus,
selon la saison.

où rien ne vient troubler le silence…


( ce texte est visible  également  sur le blog poétique )

mardi 20 juin 2017

Blés des causses - ( RC )

balade   - causse Mejean vers Drigas   -   16.JPG



photos perso :causses  Méjean & Sauveterre

Les petites sorcières de la nuit,
se cachent entre les pierres,
présentes et toujours immobiles ,
même dans la brume du jour.

En silhouettes inanimées ,
elles activent leurs ombres ,
endossant leur poids de silence.

          Leur échappant , des vagues vert-jaune
ondulent au sol ,          caressées par le vent.
Les blés contredisent les gris austères .

Le causse a son discours
       empreint de mystère
qu'on ne peut traduire,
avec des mots .

Mêmes les images
ne parlent que d'instants .
son étendue ne se cerne pas .
Comme l'ancienne mer qu'elle recouvre ,

il a quelque chose           d'une houle
qui se prolonge aux horizons ,
avant de chuter brutalement
au plus profond des gorges.

-
RC - juin 2017
IMGP0958.JPG

samedi 22 octobre 2016

lumières d'automne sur le Méjean

 un velouté  de gris  et de beiges lumineux, caractéristique  du Méjean  à cette période
 lumières  contrastées à partir  du site  dolomitique  de Nîmes le Vieux

 Des herbes de la colline, mises en valeur par un ciel plombé
 Vagues végétale  et ombres sur la  "steppe"


 Ci--dessous:   même prise de vue, même  cadrage, à quelques  secondes d'intervalle, vers Hures-la Parade ( Drigas )


lundi 20 mai 2013

Feuilleter le recueil des causses ( RC )

 Causse Méjean - reliefs et neige



-
Des bouffées de lumière,
décrivent ,mieux que je ne ferais,
le recueil des causses.

Encore striés sous les neiges,
piquetés d'impatientes pousses, et de bruns.

A chaque  détour, le savoir lire ,
du vent de l'ivresse,
épouse les accidents des collines,
chapeautées de bois sombres.

Le dialogue menu des eaux, serpentant dociles,
puis, rassemblées, mugissantes,
De chants clairs cascadeurs,
et résurgences vertes.

Le pied des pentes abruptes,
surplombées de témoins sévères, verticaux

Une route mince, s'essaie à contourner
ces vases de pierre,
Pour plonger dans  une vallée étroite,
encore habitée par l'obscur,

Dispensée des lignes orgueilleuses,
des ponts de béton.

Et le silence matinal, n'est habité
que de spirales lentes
Des vautours, glissant sous des écharpes
blanches, effilochées ,portées par la brise.

Peu importe la route
Ses dévers et sa course,
Soumise au caprice de la rivière,
Ou lancée sur les plateaux.

La constance du roc
Ou le moelleux des terres.
Le paysage reste une porte
Feuilletant le passé calcaire

D'un océan, son souvenir
Enfui


-

RC  - 19 mai 2013


-
 Causse Méjean - restes  de neige
 Causse Méjean - restes  de neige
 Causse Méjean - restes  de neige
 Causse de Sauveterre, vers Montmirat
 Vallée du Tarn au dessus  de St Chély
 Arbre illuminé entre rocs              St Chély-du-Tarn
 "couple":  rochers ruiniformes vallée  du Tarn   ( non loin du hameau de la Croze-  voir  article précédent)

  Sainte Enimie, Vallée du Tarn, résurgence de la Burle
 Sainte Enimie, Vallée du Tarn
Causse de Sauveterre,  environs de Champerboux

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Causse de Sauveterre,  environs de Champerboux

vendredi 20 août 2010

le monde existe



L'opposition n'est pas seulement dans les choses. Elle a passé dans les esprits. Le différend qui traverse le paysage et le dresse, en quelque sorte, contre lui-même, sépare le Caussenard de l'habitant des vallées. Ils sont partie prenante dans la lutte des contraires et le grand devenir.
Je partirai des Causses. C'est par là qu'on arrive avant de découvrir, béant, les gorges, lesquelles, par contre-coup, accusent la massive plénitude du plateau.
Le plus surprenant est encore que la vie ait pris pied sur ces esplanades élevées où elle s'obstine à braver l'aridité.


La sécheresse est sans remède sur ce socle poreux. L'eau du ciel le traverse et se perd. Partout, la roche claire affleure, pareille au pavement de quelque demeure bâtie jadis à une échelle énorme. On vient après, comme ces petits personnages, ces bergers d'Arcadie de la peinture classique qu'on voit se concerter, en chuchotant, au pied d'immenses ruines.
La terre, à peine ondée, n'offre ni protection ni replis. Ses rares concessions à la verticale, ce sont les gouffres ténébreux, les avens.

L'herbe rase, frissonnante, est celle des lieux où la vie, provisoirement, se tait, places fortes frontalières engourdies dans la paix, préaux des vacances rendus à la végétation poudreuse d'août grand-place dans l'attente des jours fastes et des bandes foraines. C'est ici le royaume du soleil, la cour où les vents se récréent, manœuvrent et tourbillonnent. On pense, par endroits sur le Méjean surtout, à quelque steppe des confins de l'Asie centrale, aux immensités où glisse, de loin en loin, la frise d'une caravane. De l'autre côté de l'abîme, sur le Sauveterre, les genévriers ont tenté l'incursion en ordre dispersé, en enfants perdus. Parfois, on hésite. Ce pourraient être, dans la brume du matin et, même, à midi, à travers le poudroiement des molécules de la lumière, les silhouettes arrêtées, circonspectes, d'errants sans bagages surpris sur ces glacis.

On voit mal parce qu'on voit loin, fort au-delà des distances auxquelles, ailleurs, on a accoutumé. On est sans repères, sans les maisons, les arbres à profil d'arbre, dressés sur un tronc, qui déploient un dais de branches avec, dessous, de l'ombre, un appui d'écorce douce où s'adosser. Le genévrier n'a pas de ces générosités qui sont l'apanage et la gloire du règne végétal. L'inclémence du sol ne le lui permet pas. Il garde ses distances, revêche, serré de pied en cap dans sa houppelande, sans expansion, sans interstice où puiser la fraîcheur, où trouver un abri. Il est, lorsqu'il y en a, l'expression congrue d'une terre à qui la terre manque, la figure chagrine de l'arbre lorsque, à bout de ressources, il se hérisse d'aiguilles et s'immobilise à l'écart, comme prêt à se retirer. 
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On voit aussi, par lambeaux, le petit chêne tors, hirsute, et le pin noir d'Autriche, celui-ci engagé en masses, en ordre de bataille, comme son congénère maritime. Mais ce n'est pas une forêt qu'il forme, un univers habitable au plafond bas, cloisonné de verdures, palissé de troncs, où se réfugier quand le péril submerge la contrée. Le même principe d'opposition qui dresse le vide contre le plein, sépare l'eau de la roche et a lumière de l'ombre, ferme le bois. Sa lisière est impénétrable. Qn cherche en vain la porte dérobée qui mènerait, par des ayons discrets, pleins de caprices, à la clairière. A peine le tronc se détache-t-il du sol qu'il développe un appareil épais de branches Pour garder ses distances. On ne passe pas. On n'entre point dans ce fouillis sans élévation. L'échange n'a pas cours.

Le bois n'est pas dispensateur de la richesse rare, élaborée, toujours un peu magique, qui complète et rehausse l'abondance monotone des champs : les baies, le frais, les simples, la résine, le champignon, les contes et les songes, les secrets, le salut enfin, lorsque l'espace découvert, soudain, a nom surprise, danger, perdition.
C'est sur le Sauveterre que les quarante de la Malène, montés de leur vallée, sont pris par les Bleus aux heures terribles Les soixante du maquis de la Borie, un siècle et demi plus tard, sont cernés sur le Méjean, emmenés comme leurs ancêtres de la Malène, à Mende, pour y être, comme eux, exécutés. 

Aux Chouans des hautes terres, le bocage a fait défaut, avec son manteau de feuilles, ses fourrés, sa fougère. Aux partisans de 44, il a manqué les reliefs et les sentes creuses, les itinéraires défilés de fuite et de repli. Le pays, hostile à l'homme, est traître aux siens.